
J’ai essayé pour vous…Chut les enfants lisent le livre noir des couleurs
Semaine dernière si vous vous souvenez bien, je vous évoquais déjà ce livre des éditions Rue du monde. Je vous disais combien P’tit bout l’adore. Mais je vous disais également que le contexte au cours duquel il l’avait découvert y était pour beaucoup.
Le musée Fabre
La ville de Montpellier héberge le musée Fabre qui, depuis juin 2015, a rejoint la tribut des « musée joyeux ». Mais il n’avait pas attendu 2015 pour proposer aux familles des visites adaptées aux tout petits. Ainsi depuis ses 3 ans nous essayons d’aller au moins une fois par an avec P’tit bout participer à une de ces visites. Les thématiques changent à chaque vacances scolaires. Souvent le guide utilise un livre comme support de sa visite pour raconter une histoire.
Le musée Fabre de part sa proximité avec l’artiste Soulages, compte une collection impressionnante de ses œuvres. P’tit bout devait avoir 5 ans. J’étais très sceptique sur sa capacité à trouver du sens à ce qui, j’imaginais, ne serait pour lui que des aplats de noir. Un peu comme pour son père quoi XD
Pourtant, par le biais d’une plume que la guide a remis à chaque enfant et du livre noir des couleurs, cette femme a réussit à captiver tout son petit groupe. Elle leur a faire prendre conscience que grâce au jeu d’ombre et de lumière sur la matière, il s’agissait de bien plus que seulement du noir. Quand elle leur a raconté que l’artiste n’utilisait pas des pinceaux mais des outils tenant plutôt de la fourchette ou du râteau, on ne les tenait plus.
Le livre noir des couleurs
Ce livre est écrit en braille. Et pour nous autres au sens tactile sous développé, le texte est imprimé en blanc sur ces pages toutes noires. Je m’excuse d’avance pour les photos, j’ai dû les surexposer à la lumière pour faire ressortir le relief. Comme les pages sont brillantes, je n’ai pas toujours réussit à obtenir ce que je voulais.
Au fil des pages, Thomas décrit chaque couleur sans la montrer. Exercice difficile n’est-il pas? Elle sera décrite au travers des autres sens et des émotions.
Tout d’abord il commence par le jaune qui a le gout de la moutarde mais qui est douce comme les plumes d’un poussin. On retrouve dès cette première page la plume qui a servit de liant à la guide du musée entre les tableaux et le livre.
Vient ensuite le rouge qui est acidulé comme la fraise, puissant comme la colère, et il fait mal lorsqu’il apparaît sur son genou écorché.
Et ainsi de suite chaque couleur est illustrée en relief pour accompagner les explications. P’tit bout y passe longuement le bout des doigts pour retracer le dessin.
Ma préférée : « Pour Thomas la plus belle des couleurs, c’est le noir. Il trouve qu’il a la douceur rassurante de la soie quand sa mère l’embrasse et qu’elle l’enveloppe dans sa chevelure. »
Un livre qui invite à développer son toucher, et qui sensibilise avec beaucoup de poésie les enfants au handicap visuel.
Ceci est ma participation à Chut les enfants lisent, organisé par Devine qui vient bloguer ?