J’ai essayé pour vous …Bacchantes de Céline Minard

A l’instar des porteurs d’eau de Atik Rahimi, ce roman fait partie de la rentrée littéraire de l’hiver 2019 et je l’ai lu, lui aussi, en format numérique.

Le livre

Paru aux éditions rivages c’est un très court roman, qui se doit d’être lu d’une traite. Il s’agit d’une histoire de braquage. Et pour les mêmes raisons qu’il ne vous viendrait pas à l’idée de voir en deux temps un film sur ce thème, vous ne devez pas interrompre votre lecture, faute de perdre complètement le fil. Et surtout, votre immersion.

Mes impressions, à chaud, en fin de lecture

De la frustration

Je n’ai pas aimé. Vous allez vous dire que je suis décidément chiante et que je n’aime rien. En réalité ce n’est pas que je n’ai pas aimé, mais c’est que cette lecture m’a énormément frustrée.

Pourquoi? Parce qu’en finalité ce n’est pas un roman. Plutôt une longue nouvelle. Un format beaucoup trop court pour permettre des développements qui étaient nécessaires. Cela m’a donné l’impression d’une idée avec des scènes clef que l’on avait envie d’écrire. Que l’on a fait s’enchaîner. Mais sans prendre le temps de développer le reste parce que l’on ne savait pas trop comment s’y prendre pour que le tout reste cohérent. Comme si l’on lisait le synopsis d’un film sans pouvoir ensuite en visionner le scénario dans son intégralité. Donc extrêmement frustrant.

Comment, pourquoi et qui?

Une histoire sombre de braquage old school dont on ne sait toujours pas le comment, et cela me gène énormément. OK il y a un rat dressé. Une équipe de soi-disant pointures. Et alors? Comment elles ont fait? On ne le saura jamais.

Quand au pourquoi, il ne semble pas financier mais prend la forme d’un manifeste contre le luxe par moment. Parallèle entre les vins hors de prix que personne ne boit et une liste de produits de beauté de luxe résumé par « Bref, un nécessaire à maquillage ». Quelques envolées lyriques également sur la nécessité de profiter à fond de l’instant présent, de le vivre intensément.

Cependant il est néanmoins bien fait mention d’un butin emporté à la fin par le trio mais rien n’est vraiment précis quand à sa nature même si à un très bref moment des diamants sont évoqués. Du coup, entre diamants, bouteilles de vin ou argent liquide, quel est la forme au final de ce butin, on n’en saura trop rien non plus.

Le qui est amusant. Un trio de femmes hauts en couleurs qui m’ont fait penser aux « méchantes » des films DC telles que Poison Ivy et surtout Harley Quinn. Très belles, très intelligentes, et complètements fêlées. C’en est malheureusement presque cliché à la fin tellement le condensé de références à leur anticonformisme est important sur un si petit volume de pages. Pour le coup en proportion le qui est presque trop développé au regard de la place qui reste pour le pourquoi et le comment.

J’ai essayé pour vous…Le film Casse noisette et les 4 royaumes

casse noisette

Bien que paru en Novembre 2018, ce n’est que cette semaine que j’ai enfin pu voir avec P’tit bout ce Disney dont j’ai entendu autant de bien que de mal. L’occasion de vous dire néanmoins si vous pouvez d’ores et déjà vous prévoir une soirée dvd lors des prochaines fêtes.

L’histoire

Le décor est planté d’entrée. Nous sommes bel et bien dans un conte de Noël puisque les événements se déroulent un 24 décembre. Qui dit conte dit forcément :

  • Une héroïne courageuse et intelligente : Clara
    Stahlbaum interprétée par Mackenzie Foy.
  • Une quête de départ : retrouver la clé à goupille qui lui fait défaut pour ouvrir le présent légué par sa mère Marie.
  • Un monde merveilleux : les 4 royaumes et leurs dirigeants fantastiques,
  • Une princesse et son chevalier dévoué : Clara et le capitaine Philipp Hoffmann alias le casse-noisette.
  • Des méchants désignés : le roi souris et la Mère Gingembre.
  • Un rebondissement.
  • Une fin heureuse.

Quel rapport avec le ballet et les contes de Hoffman et Dumas? Il s’agit ici d’une adaptation libre qui y pioche son inspiration. L’héroïne des textes originaux s’appelle Marie. Marie Stahlbaum donne vie aux Quatre Royaumes. Il s’agirait donc d’une sorte de suite avec la redécouverte de ces Royaumes par sa fille Clara.

Il ne faut pas se fier au titre pour déterminer qui tient les rôles principaux dans l’intrigue mais plutôt à l’affiche.

A partir de quel âge ?

Pas avant 8 ans. Bien que merveilleux, les quatre royaumes sont dangereux. Le roi des souris et l’ambiance qui se dégage du 4eme Royaume sont inquiétants. La BO rend hommage au ballet de Tchaïkovski et certaines envolées lyriques sont sombres dans leur tonalité. Pour faire court : ce n’est pas oui-oui chez les bisounours.

Ce conte aborde la thématique du sentiment d’abandon à la perte d’un proche. Ici la mort de Marie, mère de Clara et Reine des Quatre Royaumes. Selon les différents personnages du film cet abandon va se traduire par de la tristesse, une impression d’être perdue, voir de la colère chez d’autres. Alors forcément oui ce n’est pas toujours gai. Mais cette quête va permettre à Clara d’en ressortir grandie en reprenant confiance en elle. Et réussir à faire comprendre aux enfants qu’ils n’ont pas besoin de toujours compter sur les autres mais qu’ils ont en eux toutes les ressources nécessaires pour accomplir ce qu’ils veulent dans la vie. C’est très précieux, surtout en pré-adolescence.

Pour toutes ces raisons, un enfant plus jeune ne serait pas en capacité d’être réceptif à ce film, qui le mettra mal à l’aise, bien loin des préoccupations de son âge.

Ce qui m’a beaucoup plus

Le soin apporté aux décors et aux costumes est impressionnant. Il s’en dégage un mélange subtil entre Steampunk et féerie très réussi. Les vêtements et maquillages des dirigeants des 4 Royaumes sont particulièrement soignés. Les robes de Clara sont plus belles les unes que les autres, de quoi faire rêver toutes les petites filles.

Le ballet y tient une belle part. Misty Copeland est divine. Nous avons rarement l’occasion d’emmener les enfants assister à un vrai ballet : c’est ici parfaitement intégré au film et même les garçons sont éblouis.

Les acteurs jouent sans fausse note. Mackenzie Foy est parfaite dans le rôle de Clara. La présence de Morgan Freeman apporte un cachet non négligeable même s’il reste un personnage secondaire. J’ai lu des critiques disant que Keira Knightley surjouait certaines scènes. Je trouve au contraire que cela collait parfaitement au personnage complètement allumé de la fée dragée.

Verdict

On ne manquera certainement pas de se faire une soirée télé en famille Décembre prochain pour se le revoir avec plaisir 😉