
A la ligne – Feuillets d’usine de Joseph Ponthus est paru aux éditions La table ronde en Janvier 2019. Babelio le classe 19° des 19 livres les plus populaires de 2019.
Quel est le sujet abordé par A la ligne?
L’auteur partage son expérience d’intérimaire en usines agroalimentaires. Pourtant diplômé en travail social, branche dans laquelle il exercera plus de dix ans en banlieue parisienne, il se retrouve au chômage lorsqu’il décide de se marier et s’installer en Bretagne.
Néanmoins il dira de ses études qu’elles l’auront aidé à tenir moralement dans les moments les plus difficiles. Sans cela il aurait probablement sombré dans la folie du non sens.
Le style littéraire
A mon sens il ne faut pas aborder cet ouvrage comme un roman qui va nous compter une histoire. Il s’agirait plutôt d’un croisement entre l’Essai et le Recueil de Poésie.
Absence de ponctuation, Retour à la ligne après chaque pensée, Majuscule systématique en début de chaque nouvelle pensée, accentuent cette impression. L’auteur partage les pensées qui l’ont traversé au cours des différents postes d’intérimaires qu’il a occupé dans des usines agroalimentaires. La découverte de ces environnements, de la tâche assignée, de la vacuité de certaines, des réflexions qu’il se faisait alors, une chanson, une citation à laquelle un détail lui faisait penser.
A la ligne fait partie de ces textes qu’il faut avoir lu. Il permet une immersion dans le monde actuel de l’usine. Un Germinal moderne où on ne s’encombre pas d’une histoire. Le lecteur est projeté dans cet environnement de travail dur, tant moralement que physiquement.
Alors que l’on bassine les managers avec des termes pompeux d’évaluation des risques professionnels, d’équipements de protection individuels, de prévention, ils pourraient faussement imaginer que tout poste de travail est strictement encadré pour le bien du professionnel qui va l’occuper. C’est le cas, tant qu’aucun imprévu ne vient enrayer la mécanique de la chaîne. Mais ce ne sont pas les imprévus qui manquent. Et la production doit continuer. Alors on ferme les yeux.