J’ai essayé pour vous… Scorpi de Roxane Dambre

Scorpi

Souvenez-vous, lors de mes dernières lectures, je regrettais l’absence de romans fantastiques dans la liste des romans Babelio 2019. J’évoquais mon grand besoin d’en lire et j’ai opté pour la série en 3 tomes de Scorpi. Essentiellement parce que cette saga a remporté le Grand Prix de l’imaginaire 2017, je l’avoue.

Et je ne l’ai pas regretté 😉

L’histoire

Difficile sans spoiler de vous en parler beaucoup mais je vais essayer. La saga s’inscrit dans notre univers contemporain. Le roman débute sans une once de fantastique : Charlotte Laroche, fraîchement diplômée, jeune adulte donc, vient tout juste d’être embauchée pour son premier emploi en qualité de comptable. Son N+1 lui en fait baver et la harcèle mais elle n’ose trop rien dire tant qu’elle est encore en période d’essai. Ce qui caractérise principalement Charlotte, c’est sa gentillesse.

Gentillesse qui lui fera héberger un petit garçon perdu et détrempé par la pluie trouvé au bas de son immeuble. A partir de ce moment, Charlotte a mis les doigts dans un engrenage improbable où elle va se retrouver liée à une singulière famille de tueurs à gage : les Scorpi. Elle va découvrir que les créatures fantastiques de nos contes (troll, lutins, nymphes etc) existent bel et bien et cohabitent d’ailleurs avec nous dans le plus grand secret, sous la protection des Scorpi.

L’écriture

Les personnages sont extrêmement attachants. Charlotte bien sur, mais également les frères Scorpi Elias et Adam, ainsi que les fantastiques domestiques du Manoir.

La romance entre Charlotte et Adam est adorable sans qu’elle ne devienne l’objet principal du roman. Il y a de l’amour donc, Charlotte est d’ailleurs un brin fleur bleu, mais l’essentiel du roman demeure une aventure fantastique.

Et il y a surtout beaucoup d’humour, avec des situations improbables et décalés qui font forcément sourire. Les candides « Tu veux que je le tue? » de Elias sont à mourir de rire.

Difficile de lâcher la saga tant on a envie d’en lire encore. Chaque tome est une histoire qui se suffit à elle même même si bien entendu elles se succèdent dans le temps (de façon assez proches d’ailleurs). Les 3 tomes sont d’égale qualité, pas de baisse de régime en cours de route ni de remplissage juste pour écrire. Il y aurait même matière à pouvoir continuer à exploiter cet univers si l’envie en prend la romancière (bon pour le moment cela ne semble pas d’actualité mais sait-on jamais ^^)

Mon avis

Franchement? A lire. Surtout si vous appréciez les romans fantastiques Young Adults façon Twilight – La Passe-miroir, etc.

Un roman hors série constitué de 3 nouvelles est venu compléter la série. Il est antérieur à la saga et évoque le passé de 3 des habitants du manoir Scorpi.

Si vous envisagez de l’acheter plutôt que de l’emprunter à votre médiathèque, sachez qu’il existe un intégral regroupant les 3 tomes et le hors série en format numérique. La saga existe également en format poche.

Notez que certaines librairies classifient ces romans comme accessibles pour les adolescents à partir de 13 ans. Je ne suis pas tout à fait d’accord, il y a quand même des scènes de cul. Certes c’est pas du porno mais bon 13 ans…je dirai 16 ans quand même faut pas abuser. A 13 ans tu lis des romans où les héros se font des petits bisous et c’est déjà pas mal non? Car autant Charlotte est un brin prude, autant Adam ne mâche pas ses mots XD

Si vous souhaitez en découvrir plus sur l’univers de la romancière, c’est par ici.

J’ai essayé pour vous…Chut les enfants lisent Une histoire à quatre voix

Une histoire à quatre voix

Cette semaine nous avons découvert Une histoire à quatre voix de Anthony Brown, aux éditions Kaléidoscope (1998).

Nous aimons beaucoup les textes et illustrations de cet auteur et avons déjà eu l’occasion d’en présenter deux. Je pense que j’en évoquerai un quatrième dès la semaine prochaine ^^

L’histoire à quatre voix

L’histoire en elle même n’a rien d’extraordinaire. Ce qui en fait tout le charme c’est l’exercice de style employé. Une courte histoire, quatre personnages, quatre points de vue de cette même après-midi au parc.

Nous avons une mère un brin bourgeoise et hautaine, qui emploi un vocabulaire soigné et qui s’adresse plus gentiment à son chien de race qu’à son fils.

Le fils en question, complètement introverti, qui va certainement passer une de ses plus belles journées avant d’être rappelé à l’ordre.

D’une autre main nous avons un père préoccupé par sa perte d’emploi, un brin déprimé.

Et sa fille, une boule d’optimisme, joyeuse, vivante, naturelle, qui va facilement vers les autres.

Plutôt que d’alterner les points de vue, ce qui rendrait le texte compliqué, ce sont bien quatre histoires qui se succèdent, de longueur inégale.

A lire et relire pour bien cerner toutes les nuances de ces quatre voix. Accessible à partir de 8 ans pour en saisir la subtilité.

Les illustrations

Anthony Brown affectionne particulièrement les couleurs vives et chaudes, cet album ne fait pas exception.

Il a pris le partit de donner à ses personnages l’apparence de singes plutôt que d’humains.

Les illustrations fourmillent de détails drôles et sont, elles aussi, le reflet de la perception de la voix qui s’exprime. Voyez celles-ci qui correspondent au papa avant et après sa promenade au parc.

Ceci est ma participation à Chut les enfants lisent, organisé par Devine qui vient bloguer ?

J’ai essayé pour vous…Chut les enfants lisent Little Lou

Little Lou

Cette semaine nous avons découvert le roman Little Lou. Édité dans la collection Folio cadet – Premiers romans de Gallimard, il s’adresse aux lecteurs de 8-12 ans (Cycle 3). Jean Claverie en est l’auteur-illustrateur.

L’histoire

Elle se déroule au moment de l’exode rural, lors de la Grande Dépression, des ouvriers noirs et pauvres du sud des États-Unis vers les villes industrialisées du nord, Chicago en particulier, au cours de la première moitié du xxe siècle.

Jean Claverie transmet au travers de cette histoire sa passion du Blues. La préface est écrite par Memphis Slim, une figure du Chicago Blues, l’idéal de ses 14 ans.

Le lecteur découvre en introduction l’histoire de la famille de Little Lou, ses racines. Puis l’ambiance du bar mitoyen où la musique ne s’arrête jamais. Cette musique dans laquelle Little Lou baigne depuis sa naissance. Son amitié avec le pianiste Slim. Sa passion pour le piano. Jusqu’au concert final dans un orchestre de renom. En chemin le héros fait également preuve de ruse en déjouant une attaque de gangsters.

Le tout (même si improbable) est très bien ficelé et rythmé. Une aventure palpitante qui devrait tenir en haleine son jeune lecteur.

Les illustrations

Des illustrations très soignées dans les détails, crayonnées, avec des touches d’aquarelles. Faussement inachevées. Des physionomies qui inspirent la joie de vivre.

Et alors que vous pensez lire un roman agréablement illustré, voilà que l’illustration prend le pas sur le texte pour s’adapter au rythme de l’action. Le roman devient bande dessinée pendant quelques pages. Et c’est très plaisant.

Little Lou a été écrit en 1990. Il a connu successivement deux suites : Little Lou – la route du Sud (2003) et Little Lou à Paris (2014).

Ceci est ma participation à Chut les enfants lisent, organisé par Devine qui vient bloguer ?

J’ai essayé pour vous…Né d’aucune femme de Franck Bouysse

Né d'aucune femme

Né d’aucune femme de Franck Bouysse est paru aux éditions la manufacture de livres en Janvier 2019. Il est le livre préféré des Babelionautes ( classé donc 1er des 19 livres les plus populaires de 2019). Il a également reçu entre autres le prix des libraires 2019.

Bon autant vous le dire d’entrée, je n’ai pas été transportée par ce roman, je suis certainement passée à coté de quelque chose.

Né d’aucune femme : l’histoire

Plutôt que de raconter d’entrée l’histoire de Rose, l’intrigue se noue savamment par un présent autour du personnage du Père Gabriel. Ce dernier reçoit une confession pour le moins intrigante qui va l’amener à découvrir l’histoire de Rose au travers de ses écrits.

On se retrouve donc dans le passé pour prendre connaissance des malheurs qu’elle a traversé. Le roman se découpe en chapitre qui portent la parole des différents protagonistes : Rose, son père, sa mère, Edmond etc.

Parfois le protagoniste reste mystérieux : l’homme, l’enfant, elle etc. Ce qui permet d’ajouter un peu de fumée à l’intrigue.

Je ne vais pas vous raconter le roman, vous avez peut être prévu de le lire. Mais je n’ai pas trouvé grande originalité à l’histoire. Le registre des femmes qui ont vécu des atrocités a été largement visité par de nombreux auteurs.

Le style d’écriture

L’auteur s’est efforcé d’avoir un style d’écriture propre à chacun des protagonistes selon le chapitre traité. De sorte à coller à leur état d’esprit, leur âge, leurs sentiments.

Malgré cela je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages.

L’absence du respect des règles de la ponctuation lors des dialogues qui permet de savoir lorsque l’on passe de l’un à l’autre des interlocuteurs m’a grandement agacée. Et je ne suis plus arrivée à passer outre la forme pour pouvoir me faire absorber par le fond.

Bon bref je n’ai pas aimé, ce n’est pas un drame, à priori beaucoup de monde à l’inverse a apprécié ce roman.

Je pense que j’ai besoin de me plonger dans un roman fantastique et faire une pause sur la liste Babelio des romans « sérieux » ^^

J’ai essayé pour vous…Chut les enfants lisent Entre Fleuve et Canal

entre fleuve et canal

Entre fleuve et canal parait en 2002 aux éditions Points de suspension. De son autrice, Nadine Brun-Cosme, nous connaissions déjà la trilogie Grand Loup et Petit loup.

Ici c’est Anne Brouillard qui illustre le texte. Elle représentera la Belgique pour l’édition 2020 du Prix Hans-Christian-Andersen, dans la catégorie Illustration. Pour mémoire c’est François Roca (La reine des fourmis à disparu) qui représentera la France.

Entre fleuve et canal : l’Histoire

Attention texte difficile. Assurément pas avant 8 ans. Pour une bonne et pleine compréhension je dirais même 10 ans.

L’histoire aborde le thème difficile de la séparation des parents et toutes les angoisses que cela génère.

Nous sommes sur le temps qui précède l’annonce formelle. Au début leurs trois ombres n’en faisaient qu’une. Puis le père s’est tourné vers le fleuve, la mère s’est tourné vers le canal, et l’enfant est resté au milieu de la route à les regarder s’éloigner l’un de l’autre.

C’est avec beaucoup de justesse et de poésie, comme toujours dans ses textes, que Nadine Brun-Cosme met en scène cette période d’incertitudes. Celle où l’enfant essaie de faire en sorte que fleuve et canal se regardent de nouveaux car il redoute de devoir choisir entre l’un et l’autre. Puis la conclusion, où l’annonce de la séparation est expliquée, avec la certitude qu’il y aura toujours un chemin solide entre fleuve et canal, que l’enfant pourra emprunter sans peur.

Les illustrations

Le format des illustrations ne suit aucune linéarité, tantôt double page, tantôt vignette. Il met en scène de nombreux plans d’eau, calmes ou bouillonnants selon le rythme du texte. Une certaine mélancolie s’en dégage ainsi qu’une forme de douceur.

Ceci est ma participation à Chut les enfants lisent, organisé par Devine qui vient bloguer ?