J’ai essayé pour vous…L’art de perdre de Alice Zeniter

l'art de perdre

D’emblée le format du livre pourrait faire peur. 500 pages cela ne se lit pas en deux jours à priori, mais du moment que c’est intéressant cela devrait aller. Et effectivement une fois le livre débuté on ne compte plus les pages.

Edité par Flammarion, ce livre paraîtra à la fin du mois en format de poche chez J’ai Lu.

Il a remporté en 2017 de nombreux prix dont principalement le prix littéraire Le Monde et le prix Goncourt des Lycéens.

De quoi s’agit-il ?

Pour ma part il m’a permis d’explorer et creuser l’histoire de la prise d’indépendance de l’Algérie. Un événement dont on entend toujours parler 50 ans après. Avec des versions tellement différentes selon l’interlocuteur que parfois l’on se demande si toutes ces personnes parlent bien du même événement.

Un événement qui a laissé place à des crises identitaires importantes de part et d’autre de la méditerranée, source de beaucoup d’insatisfaction, de rancœur, de racisme aussi.

Alice Zeniter prend ici le parti de raconter l’Histoire du point de vue d’un Harki et sa descendance, à priori donc de celui d’un perdant de cette guerre. Un point de vue non neutre puisque cela rejoint l’histoire de sa propre famille même si le parallèle s’arrêtera ici. En effet ce n’est pas un roman autobiographique retraçant l’histoire de sa famille mais bien une fiction.

Quel style littéraire?

L’écriture est simple. Sans fioriture. Elle s’efface au profit de l’histoire. Je n’ai pas terminé ce roman éblouie par sa qualité littéraire mais bien par intérêt pour le sujet.

Le fait de tracer l’Histoire à travers une saga familiale qui débute avec Ali le patriarche et se termine avec sa petite fille Naïma permet une proximité et un échange de points de vus intéressant.

Cela nous permet de nous immerger plus facilement dans le vécu de ces personnes et de comprendre leurs doutes, leurs choix, les difficultés rencontrés, les non dits, les attitudes, les fausses interprétations.

Une remise en question de nos propres interprétations aussi et de notre capacité à nous mettre « à la place de » pour mieux comprendre.

Une belle lecture, ne serait ce que pour étayer sa propre culture sur le sujet sans passer par un format plus documentaire qui pourrait s’avérer plus assommant et moins immersif.

Cette lecture met fin à la liste de la sélection Babelio des livres les plus populaires de 2017. En fin de semaine je reprendrai dans un billet mon propre classement de cette liste en fonction de mes propres goûts 😉

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