
Je ne sais pas comment commencer ce billet. En réalité je me demande encore si je n’y ai rien compris ou s’il n’y avait rien à comprendre de plus. Je sais en tout cas que je n’ai pas aimé ma lecture et que je me suis forcée pour la terminer. Pour ne pas passer éventuellement à coté de quelque chose certainement.
Contexte
Paru aux éditions P.O.L ce mois ci, les porteurs d’eau de Atiq Rahimi fait partie des livres attendus de la rentrée littéraire d’hiver 2019. Probablement parce que son auteur a remporté le Prix Goncourt en 2008 pour son roman Syngué sabour. Pierre de patience.
Un auteur à la double nationalité franco-afghane qui nous parle de la journée au cours de laquelle les Bouddhas de Bâmiyân ont été détruits. Soyons clairs, je m’attendais à un roman plus « historique ». Quelque chose dans le gout de l’Ordre du jour de Eric Vuillard.
Je l’ai lu sous son format numérique. Car oui les médiathèques prêtent également des livres sous format numérique. Et non celle où je me fournis n’a pas encore fait l’acquisition du format papier, du coup…Mais bon, je préfère le papier…Le format aurait-il influencé ma lecture?
L’histoire
Le roman relate les événements survenus à deux afghans au cours de cette journée. La destruction des Bouddhas de Bâmiyân n’apparaît en définitive qu’en entrefilet, tel un fait divers. Les chapitres alternent entre les deux vies sans que jamais elles ne se croisent.
Le premier protagoniste est Tom/ Tamim exilé en Europe depuis 15 ans. Il semble faire un rejet de sa culture et souffre de paramnésie. La paramnésie correspond à un trouble de la mémoire caractérisé notamment pas l’invention ou la déformation de souvenirs. C’est probablement le traumatisme de son exil qui en est la cause.
Tom/Tamim décide ce jour de Mars 2001 de quitter sa femme et sa fille à Paris pour rejoindre sa maîtresse à Amsterdam et vivre avec elle. A son arrivée elle ne l’y attend pas.
Le second protagoniste est Yûsef. Il est porteur d’eau à Kaboul. Il faut comprendre par là qu’il tient de son père la charge de descendre à la source chercher de l’eau pour abreuver les familles qui le rétribuent en contrepartie.
Yûsef héberge sa belle-sœur Shirine dont le mari est parti un jour et n’est jamais revenu. Il est pétri de sentiments contraires à son égard. Son ignorance, ses interprétations hasardeuses et sa peur de braver un interdit du Coran et de se faire fouetter en retour aggravent son manque de compréhension. Ce n’est qu’à la fin qu’il comprendra qu’il en est tout simplement amoureux.
Le style d’écriture
L’histoire de Tom/Tamim s’écrit à la seconde personne du singulier ce qui est assez curieux. Jusqu’à ce qu’une conversation plus qu’enfumée avec une ex danseuse érotique vienne y mettre fin. La suite de l’histoire de Tom/Tamim s’écrit alors de façon plus courante.
Ainsi page 127/192 cette transition se fait suite à ce couplet :
« Tom, tu ne veux plus l’être. Tom, tu ne l’as jamais été. Tom a été inventé, seulement pour vivre ce que Tamim ne pouvait pas vivre. Tom n’était qu’un nom. Un mot. Un mime. Un pantin. Un double… »
Que ce soit dans le récit de Tom/Tamim ou dans celui de Yûsef, le présent et les souvenirs (vrais et faux) se mêlent gaiement au point que l’on perd souvent le fil. La kabbale érotique et le kama sutra viennent illustrer les enseignements des deux protagonistes secondaires respectifs de la vie de l’un et de l’autre. Nous retiendrons un long discours en finalité sur l’identification du sentiment amoureux et celui de désir. Bref… Rien à voir avec la destruction des Bouddhas de Bâmiyân.
Du coup si quelqu’un peux m’expliquer à coté de quoi je suis passée, peut être pourrais je le relire avec une grille de lecture différente et appréhender ce roman autrement.
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