J’ai essayé pour vous…les 17 livres les plus populaires de l’année 2017

Il m’aura fallu toute l’année 2018 pour en venir à bout (et quelques semaines de ce début 2019). Ce temps a surtout était nécessaire en raison de mon obstination dans les premiers mois à vouloir attendre la sortie en format poche de ces ouvrages avant de les lire.

Dès que j’ai fini par admettre qu’il allait falloir passer par la case médiathèque pour des raisons de sous et de place, c’est tout de suite allé plus vite.

Tout d’abord pour mémoire ici la liste avec le classement d’origine. Je vais me permettre de réorganiser tout ceci en fonction de mes propres goûts et sensibilité.

Cette liste de lecture m’aura obligée à sortir de ma zone de confort moi qui ne lisait jusqu’alors qu’essentiellement de la littérature fantastique. Le genre du Polar/Thriller y a été un peu trop présent mais néanmoins cela a été l’occasion de très belles découvertes. Allez on y va :

Les moins appréciés

Il est assez aisé de préciser les livres que l’on a le moins aimé. Je vais rejoindre pour le coup le classement Babelio en inversant néanmoins les 16eme et 17eme.

17. Je n’ai pas du tout aimé le dernier tome de la trilogie Vernom Subutex de Virginie Despentes

16. Nuit de Bernard Minier m’a lassée avant la fin. Je reviens sur ce que j’ai dut déjà écrire quelque part: trop de polar tue le polar. Et pour le coup, dans la masse, celui-ci n’avait rien pour le démarquer des copains.

La série des romans policier

Forcément le genre n’étant pas mon chouchou ils se retrouvent de fait en bas de ma liste. Ils ont néanmoins constitué une très belle lecture ne vous méprenez pas.

15. Un appartement à Paris de G. Musso.

14. Le couple d’à coté de Shari Lapena.

13. Sharko de Franck Thilliez.

12. Quand sort la recluse de Fred Vargas

11. La fille d’avant de JP Delaney

10. Au fond de l’eau de Paula Hawkins

Trois romans bluffant par leur style d’écriture particulier

9. Arrête avec tes mensonges de Philippe Besson

8. Le jour d’avant de Sorj Chalandon

7. Article 353 du code pénal de Tanguy Viel

Trois romans « historiques »

6. Bakhita de Véronique Olmi

5. L’art de perdre de Alice Zeniter

4. L’ordre du jour de Eric Vuillard

Des parcours de vie inclassables

3. Frappe toi le cœur de Amélie Nothomb

2. La tresse de Laetitia Colombanie

Parce que définitivement le fantastique est quand même mon genre préféré

  1. La passe miroir de Christelle Dabos. Mais néanmoins je triche un peu car la liste Babelio faisait référénce au tome 3. Or je n’ai lu que les deux premiers qui se suffisent (presque) à eux même. Le 4ème et dernier tome n’étant pas encore paru je craignais trop de lire le trois puis de rester sur ma faim de longs mois avant d’en connaitre la conclusion.

Ce fut un exercice difficile l’air de rien que de classer ces romans. A plusieurs moment j’avais envie d’en mettre certains Ex Aequo. Et vous parmi ces livres? Un chouchou?

J’ai essayé pour vous…L’art de perdre de Alice Zeniter

l'art de perdre

D’emblée le format du livre pourrait faire peur. 500 pages cela ne se lit pas en deux jours à priori, mais du moment que c’est intéressant cela devrait aller. Et effectivement une fois le livre débuté on ne compte plus les pages.

Edité par Flammarion, ce livre paraîtra à la fin du mois en format de poche chez J’ai Lu.

Il a remporté en 2017 de nombreux prix dont principalement le prix littéraire Le Monde et le prix Goncourt des Lycéens.

De quoi s’agit-il ?

Pour ma part il m’a permis d’explorer et creuser l’histoire de la prise d’indépendance de l’Algérie. Un événement dont on entend toujours parler 50 ans après. Avec des versions tellement différentes selon l’interlocuteur que parfois l’on se demande si toutes ces personnes parlent bien du même événement.

Un événement qui a laissé place à des crises identitaires importantes de part et d’autre de la méditerranée, source de beaucoup d’insatisfaction, de rancœur, de racisme aussi.

Alice Zeniter prend ici le parti de raconter l’Histoire du point de vue d’un Harki et sa descendance, à priori donc de celui d’un perdant de cette guerre. Un point de vue non neutre puisque cela rejoint l’histoire de sa propre famille même si le parallèle s’arrêtera ici. En effet ce n’est pas un roman autobiographique retraçant l’histoire de sa famille mais bien une fiction.

Quel style littéraire?

L’écriture est simple. Sans fioriture. Elle s’efface au profit de l’histoire. Je n’ai pas terminé ce roman éblouie par sa qualité littéraire mais bien par intérêt pour le sujet.

Le fait de tracer l’Histoire à travers une saga familiale qui débute avec Ali le patriarche et se termine avec sa petite fille Naïma permet une proximité et un échange de points de vus intéressant.

Cela nous permet de nous immerger plus facilement dans le vécu de ces personnes et de comprendre leurs doutes, leurs choix, les difficultés rencontrés, les non dits, les attitudes, les fausses interprétations.

Une remise en question de nos propres interprétations aussi et de notre capacité à nous mettre « à la place de » pour mieux comprendre.

Une belle lecture, ne serait ce que pour étayer sa propre culture sur le sujet sans passer par un format plus documentaire qui pourrait s’avérer plus assommant et moins immersif.

Cette lecture met fin à la liste de la sélection Babelio des livres les plus populaires de 2017. En fin de semaine je reprendrai dans un billet mon propre classement de cette liste en fonction de mes propres goûts 😉

J’ai essayé pour vous…L’ordre du jour d’Eric Vuillard

Avant dernière lecture de la liste Babelio 2017.

Ce roman est édité par Acte Sud. Je n’ai pas trouvé mention de sa parution prochaine en format poche. Je l’ai donc emprunté à la médiathèque, ma nouvelle amie.

De quoi s’agit-il?

On pourrait le classer dans la catégorie des romans historiques traitant des coulisses de l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne, au commencement de ce qui sera la seconde guerre mondiale.

Cependant roman historique certes, mais sur un ton engagé, cynique, critique, où les manquements graves des élites décisionnaires de l’époque sont pointées avec beaucoup de finesse et d’ironie. Qui au nom de la politesse et de la courtoisie, qui au nom du profit personnel, aucun n’aura su dire ou faire ce qu’il fallait au moment opportun pour arrêter la prise de pouvoir grandissante et la folie du Führer.

Quel style littéraire?

C’est magnifiquement bien écrit. Le narrateur nous raconte l’Histoire comme s’il était face à nous, une anecdote amenant à en raconter une autre avant de revenir au sujet principal. Sur un ton presque badin en parfait décalage avec le sujet abordé. C’est génial. Si mes prof d’Histoire avaient su y mettre autant de mordant je m’y serais certainement davantage intéressé.

On le lit d’une traite en quelque chose comme 3 heures.

Le prix Goncourt 2017 est sans conteste amplement mérité. C’est à lire absolument.

J’ai essayé pour vous…Bakhita, de Véronique Olmi

Bakhita

Mais oui je poursuis la liste de lecture Babelio des meilleurs romans 2017. Il m’en restera deux après celui-ci.

De quoi s’agit-il?

Il s’agit ici d’un roman historique reprenant le récit de la vie d’une Soudanaise devenue enfant esclave à 7 ans, à qui l’on a fait traverser toute l’Afrique à pied au gré de la fantaisie de ses différents maîtres. Elle fini par arriver en Italie. Découvre la foi catholique et devient religieuse à 21 ans. Elle sera canonisée en 2000.

Ce roman permet au lecteur de mesurer l’ampleur de la traite des esclaves. Peut-on vraiment dire que plus d’un siècle après la situation au Soudan se soit améliorée, je ne pense pas.

Cette lecture permet assurément de relativiser nos petits tracas quotidiens sans être pour autant dans la culpabilisation. Le courage et la force de caractère de cette femme impose le respect.

Quel style littéraire?

Le narrateur conte au présent les événements qui arrivent à Bakhita, ses interactions, les actions des tiers et la description de leurs sentiments. Le style est simple et facile d’accès. On ne peut que se fier à l’auteure pour ce qui est de l’exactitude des réactions de Bakhita qui restent enfantines même lorsqu’elle devient âgée.

Le roman est scindé en deux parties d’inégale longueurs :

  • De l’esclavage à la liberté,
  • De la liberté à la sainteté.

La première partie représente deux tiers du roman. Elle se termine le 29 novembre 1889. La seconde partie se termine le 8 février 1947, au décès de Bakhita alors âgée de 78 ans. C’est clairement la première partie qui est la plus intéressante, celle qui consiste à savoir par quel concours de circonstances une petite fille enlevée à 7 ans au Darfour par des trafiquants d’esclaves acquière à 20 ans sa liberté en Italie.

La seconde partie plus politico-religieuse m’a parue moins soignée alors même qu’elle trace une plus grande partie de sa vie. Le découpage inégale des deux parties montre bien que pour l’auteure il n’y avait pas le même intérêt mais qu’il n’était pas possible de s’arrêter sans aller jusqu’au bout de la biographie.

Quel avis?

Je ne regrette pas cette lecture. Elle était intéressante. Ce n’est pas par contre un roman que j’ai dévoré en deux jours. Il m’a pris 3 semaines. Il a contribué à enrichir ma culture générale assez pauvre sur les thématiques abordées.

Ce roman a remporté le prix du roman fnac l’année de sa sortie (2017).

Si vous ne voulez ni l’emprunter à votre médiathèque ni le payer au prix fort, sachez qu’il faudra attendre février 2019 pour l’acquérir en format Poche (Ed. Le Livre de Poche).

J’ai essayé pour vous…Frappe-toi le cœur de Amélie Nothomb

Frappe-toi-le-coeur

J’ai essayé pour vous…Frappe-toi le cœur de Amélie Nothomb

Mon premier Nothomb. Oui décidément cette liste babelio 2017 me fait sortir de ma zone de confort et m’oblige à lire autre chose que du fantastique. Depuis le billet sur l’article 353 du code pénal  , vous savez que j’ai renoncé à attendre la sortie en poche des livres. En effet désormais je passe par la case médiathèque, plus rentable.

« Frappe-toi le cœur » est cependant annoncé en format poche pour le 2 janvier 2019. Ceci dit Mme Nothomb étant une auteure prolifique, son nouveau roman est déjà (en grand format) dans les rayons.

L’histoire

Frappe-toi le cœur, c’est là qu’est le génie. Cette phrase est empruntée à Alfred de Musset. C’est d’ailleurs tout ce que vous saurez du roman en quatrième de couverture. Pas de résumé, d’accroche, rien. Vous lisez sans filet, sans aucune idée de ce qui vous attend.

Pour moi Nothomb c’est une dame aux grands chapeaux, mais cela s’arrêtait là. Ce qu’il pouvait bien y avoir dans ses romans ne m’intéressait absolument pas. Mais bon ma foi il n’est pas bien épais alors ça devrait aller.

D’entrée, l’histoire m’a fait penser à un curieux croisement entre Sagan et la Comtesse de Ségur. En quelques pages est dressé le parcours lumineux de Marie qui prend fin à la naissance de sa fille Diane. Elle l’exprime d’ailleurs elle-même « Ce n’est plus mon histoire maintenant. C’est la tienne ». Sa fille lui vole la vedette et elle en crève de jalousie. C’est ce rapport mère/fille qui sera développé dans un premier temps. Puis dans un second temps un autre exemple de rapport mère /fille sera développé au cours d’une rencontre de Diane avec une éminente professeur.

Le Style littéraire

Hormis certains termes courants qui nous rappellent à la réalité je n’ai pas eu le sentiment de lire un auteur contemporain mais du siècle dernier. C’est certainement dû à la façon dont les émotions sont décrites, avec beaucoup de pudeur et de recul, mais avec tellement de justesse. Les passages décrivant les émotions du bébé face à l’absence d’affection de sa déesse mère sont impressionnants.

En finalité on ne lit pas ce roman pour la grandeur d’âme de Diane qui passe toutes ces épreuves affectives en en ressortant à chaque fois plus forte. Mais pour la façon dont toutes ces émotions humaines sont décortiquées pour nous pousser à comprendre le pourquoi du comment certaines personnes vont réagir d’une façon aussi extrême. En l’occurrence c’est le rôle de la mère qui est visé en première intention, mais pas que. Celui de la fille, de la sœur et de l’amie également.

Pour conclure, ce lit vite, est efficace, et nous pousse à réfléchir. Pour un premier Nothomb, je valide. Il est fort probable que j’en lirai au moins un second. Du coup, merci Babelio pour cette découverte 😉