J’ai essayé pour vous…Quand sort la recluse

J’ai essayé pour vous…Quand sort la recluse

Il y a décidément beaucoup de romans policiers dans la sélection Babelio 2017 dont je poursuit assidûment la lecture dès leur parution en format poche. Quand sort la recluse est paru au début du mois dans la collection Poche de J’ai lu.

Aucun de ces policiers n’a le même style finalement. Sharko était très sombre. L’enquête improvisée de Gaspard et Madeline était somme toute mignonnette. Voici à présent un troisième genre qui m’a pour le coup complètement déroutée. Je vous avoue qu’au démarrage j’ai eu beaucoup de mal à adhérer. Mais peut être faut-il avoir lu les 8 précédents romans de Fred Vargas mettant en scène Adamsberg pour comprendre le personnage. Ce commissaire m’a beaucoup fait penser à Columbo. J’imaginais d’ailleurs très bien le commissaire Adamsberg en imperméable beige.

J’ai eu du mal avec les histoires de brumes du commissaire et sa façon curieuse de mener une enquête basée davantage sur des impressions que des faits tangibles. Ainsi qu’avec les membres atypiques qui composent cette brigade.

J’ai bien aimé le parallèle fait entre un commissaire et son équipe avec un capitaine et son équipage. Ce rôle pas toujours évident de meneur à tenir. La nécessité d’avoir des personnes sur qui compter quoi qu’il arrive. La difficulté quand un membre de cette équipe commence à saper votre autorité. La loyauté et la confiance sont des valeurs mises en avant. D’autant que le commissaire est un bon chef d’équipe, dans le sens où il arrive à donner une place valorisante à chaque membre de sa brigade, même ceux qui n’ont pas l’air très dégourdis.

L’enquête de fond autour de cette recluse qui tue, est quand à elle vraiment très recherchée.

Du coup, malgré un temps d’adaptation un peu difficile au démarrage, j’ai fini par m’habituer au roulis lent de la réflexion de Adamsberg. Sa façon d’avancer dans l’enquête qui parait hasardeuse. Ses façons un peu bourrues. Et c’est presque avec regret que j’ai lu les dernières pages, car il allait falloir se dire adieu.

J’ai essayé pour vous…La tresse de Laetitia Colombani

la tresse

J’ai essayé pour vous…La tresse de Laetitia Colombani

C’est tout d’abord très sceptique que j’ai débuté la lecture de ce roman. En effet, je me méfie des titres qui reçoivent l’éloge de la presse : prix relay des voyageurs lecteurs, trophée littéraire des femmes de l’économie, globe de cristal du meilleur roman. Plus un autocollant rouge signé Le parisien collé à même la couverture qui annonce « Lisez ce roman. Conseillez-le. Offrez-le »

En finalité c’est un véritable petit coup de cœur. Sans être le roman de l’année non plus,il m’a agréablement surprise.

Laetitia Colombani nous décrit un fragment de vie de trois femmes. Leur courage est émouvant. On ne saura pas en fin de compte comment leurs histoires se termineront mais peu importe. Ce que l’on en a aperçu correspond à un moment charnière de leurs trajectoires respectives. A ce trio s’ajoute une quatrième personne, anonyme, et qui s’exprime en italique 4 fois en tout au cours du roman, celle qui tresse.

D’autant que le récit est bien maîtrisé. Assez court pour ne pas en devenir ennuyant tout en nous amenant sans trop de fioriture droit au but. Ce fut une agréable lecture le temps d’un weekend.

 

La tresse de Laetitia Colombani est le roman classé en première position de la sélection Babelio 2017 dont je poursuit assidûment la lecture dès leur parution en format poche

J’ai essayé pour vous…Sharko de Franck Thilliez

Sharko

J’ai essayé pour vous…Sharko de Franck Thilliez

L’objectif de poursuivre la sélection 2017 de Babelio comme fil rouge de mes lectures dès leur sortie en format poche m’a amenée à découvrir fin Mai cet auteur que je n’avais jusqu’à présent jamais lu. Pourtant ces titres s’affichent généralement en tête des ventes à l’image d’un Marc Levy ou d’un Guillaume Musso. Mais comme je ne suis pas spontanément attirée par le polar noir, je ne m’y étais jamais essayé.

L’Histoire

Comme il s’agit d’un polar je ne peux trop vous en dire sans vous gâcher le plaisir de la lecture. Manifestement le couple de héros Franck Sharko et Lucie Henebelle n’en sont pas à leur première enquête sous la plume de Franck Thilliez. Ces deux flics du 36 quai des Orfèvres semblent même plutôt du genre aguerris aux histoires les plus sordides. Le fait de ne pas avoir lu les enquêtes précédentes n’a absolument pas empêché la compréhension de l’histoire. Il y aura certainement eu des allusions à ces précédentes enquêtes que je n’ai pas su du coup apprécier mais ce n’est pas bien grave.

Lucie se retrouve malgré elle amenée à abattre un taré alors qu’elle s’intéresse à titre personnel à une vieille enquête inachevée par son oncle. Comme cela se déroule en dehors de toute enquête officielle, il s’agit légalement d’un meurtre. Sharko mettra tout en oeuvre pour maquiller la scène du crime afin de sauver leur foyer. Deux trains se mettent ainsi en marche en parallèle. L’enquête officielle du 36 quai des orfèvres concernant ce meurtre et qui va amener les flics au delà de l’imaginable dans le démantèlement de tout un réseau. Et les démarches de Skarko et Henebelle pour brouiller les pistes afin que les enquêteurs n’arrêtent pas Lucie tout en poursuivant l’enquête de l’oncle.

Le style d’écriture

J’ai beaucoup aimé le soin apporté à documenter l’enquête. Les pistes explorées sont réelles et basée sur des faits scientifiques, ce qui rend l’immersion dans l’intrigues d’autant plus prégnante. On y croit. Toute cette histoire autour du sang, la symbolique qui lui est associée, le circuit de la banque de sang, les maladies est possible ce qui rend l’intrigue réelle. Le style d’écriture est rapide, nerveux. A l’image du héros Sharko qui va plutôt foncer dans le vif du sujet que prendre des gants. Les événements s’enchaînent vite, on n’a pas le temps de s’ennuyer. Le tout est prenant et vous pousse à ne pas lâcher votre livre tant que vous ne savez pas jusqu’où cette enquête va emmener ces flics. Indice après indice c’est une descente lente dans l’horreur. Ce qui commence comme l’enquête sur la mort d’un individu un peu fétichiste prend une ampleur considérable.

Je pense que je prendrai plaisir à lire d’autres ouvrages de cet auteur. Le manuscrit inachevé vient de paraître en grand format. Qui sait, je me laisserai bien tenter dès qu’il sortira l’an prochain en format poche 😉

 

J’ai essayé pour vous…La Trilogie Vernon Subutex

Trilogie Vernon Subutex

J’ai essayé pour vous…La Trilogie Vernon Subutex

En 2015 sortaient les deux premiers tomes de la trilogie. Deux ans après, le dernier tome paraissait. En ce début de mois de mai, l’intégralité de la trilogie est désormais disponible en format Poche. Et donc tout naturellement je les ai lu. D’autant que j’avais adoré Apocalypse Bébé. C’était l’occasion à la fois de poursuivre la sélection 2017 de Babelio et retrouver le style mordant de Virginie Despentes.

Tome 1

Le tome 1 trace la déchéance de Vernon Subutex, un disquaire dont l’affaire fait faillite et qui va se faire bouffer par le système. Lentement mais surement il va perdre un à un tous ses repères jusqu’à finir à la rue. Dans cette descente il retrouve, avec la pudeur qu’exige sa situation pour ne pas perdre le peu d’estime qui lui reste de lui-même, d’anciennes connaissances pour quémander un peu d’aide. L’occasion pour V. Despentes de décrire toute une série de personnages hauts en couleurs, différents et à la fois semblables dans leurs galères, leurs tracas, leurs soucis, leurs sensibilités aussi.

Tout ceci est décrit avec son style bien à elle, trash, cynique, un brin sordide. Une belle satyre de notre société actuelle.

Tome 2

Il aurait peut-être été de bon ton de boucler l’histoire au tome 1. Car ensuite j’avoue, j’ai complètement décroché.

Dans le tome 1 beaucoup de monde recherche Vernon pour avoir accès à des cassettes qui sont le testament d’un chanteur très connu. Ce chanteur était un ami de Vernon, sa principale ressource financière et lui avait laissé ces cassettes un soir de beuverie. Il y a un tel tapage autour de ces cassettes que l’on s’attend à la révélation du siècle quand les bandes sont enfin écoutées. Le délire de vengeance qui s’en suit m’a énormément affligé. Ajoutez à cela Vernon érigé en gourou et vous obtenez un mélange très curieux. Tous ces jeunes vieux pétri de remords d’avoir laissé Vernon Subutex finir à la rue qui viennent sympathiser avec les clochards, j’ai eu du mal.

Tome 3

Le groupe, pour ne pas dire secte, organise des convergences au cours desquelles Vernon balance des sons, en utilisant ceux légués par son pote chanteur mort, qui mettent son public en transe sans avoir besoin d’user de stupéfiants. Puis pour plusieurs raisons le groupe retourne sur Paris. Nous sommes en pleine actualité des événements de fin 2015 (Bataclan) au Printemps 2016 (Nuits debout). Et chacun des personnages y va de son discours politico-haineux.

Cela devient pathos, redondant, ennuyant, au bout d’un moment ça en devient chiant. Un mélange de discours agressifs et revanchards, mêlés à des délires new-age. Et puis ça devient carrément glauque et mise sur la peur des gens. Il n’y a aucune lueur d’espoir. Vous n’avez plus qu’à vous tirer une balle après votre lecture en vous demandant « à quoi bon. »

La revanche consécutive à la vengeance commise dans le tome 2 atteint le high score de ce que l’humanité peut avoir de plus con et abject. La jeune fille qui met un point finale à toute cette histoire n’est pas sans rappeler Valentine (Apocalypse bébé).

Quand aux 5 dernières pages, je ne comprends pas ce qu’elles viennent faire là. On bascule d’un coup dans de la science-fiction. Cela en devient presque de l’autodérision.

Cela m’a dérangé que l’auteure face référence aux événements du Bataclan et utilise l’angoisse que cet événement a généré pour alimenter la fin de sa trilogie. Faut-il comprendre qu’à la fin du tome 2 elle manquait d’inspiration pour faire aboutir sa fiction?

Conclusion

Personnellement, je n’ai pas aimé les tomes 2 et 3. J’ai adoré le premier où j’ai retrouvé le dosage de cynisme et d’humour noir qui m’avait plu dans apocalypse bébé. La suite traîne en longueur. Le format trilogie n’était pas forcément adapté.

Mais peut être n’étais-je pas dans le bon état d’esprit pour apprécier ce type de lecture lorsque je me suis lancée dans les deux derniers tomes. Si vous les avez lu, votre propre avis m’intéresse.

A savoir que la trilogie fait l’objet en ce moment d’une adaptation en une série télé, par Canal+. Franchement peu probable que j’essaie pour vous, mais sait-on jamais 😉

J’ai essayé pour vous…les Tomes 1 & 2 de La Passe-Miroir

J’ai essayé pour vous…les Tomes 1 & 2 de La Passe-Miroir

En poursuivant mes lectures au gré des sorties en format poche de la sélection 2017 de Babelio, je me suis arrêtée sur la série de La Passe-Miroir. Le tome 3 paru en 2017 n’est pas encore sortit en format poche. Il est par ailleurs prévu un tome 4. J’ai donc longuement hésité me demandant s’il ne fallait pas attendre que les 4 soient sortis en format poche avant de me lancer. Puis j’ai craqué et j’ai pris les 2 premiers. J’ai très bien fait 🙂

Les Tome 1: les fiancés de l’hiver et Tome 2 : les disparus du Clairdelune de la série La Passe-miroir de Christelle Dabos sont parus aux éditions gallimard jeunesse dans la collection pôle fiction. Mademoiselle Dabos a remporté le concours du premier roman 2013 organisé par Gallimard jeunesse, RTL et Télérama avec le tome 1. Puis a remporté le Grand Prix de l’imaginaire en 2016. Ces pris sont amplement mérités.

L’Univers

Imaginez un monde qui aurait éclaté. Il ne reste plus qu’une vingtaine d’îles flottants dans les airs. Chacune de ces arches est sous l’égide d’un esprit de famille, parent protecteur des humains qui peuplent son arche. Cet esprit immortel confère à ses enfants des capacités surnaturelles propre à chacun. C’est ainsi que l’on fait la connaissance de Ophélie, la passe-miroir. Née sur Anima, son esprit de famille lui a transmis un contrôle des objets. Pour ce qui concerne plus particulièrement Ophélie, le don de Passe-miroir lui permet de se déplacer de miroir en miroir. Mais elle est également liseuse, ce qui lui permet en touchant un objet de lire son passé.

Ophélie est plutôt maladroite, timide et mal fagotée. On l’adore de suite. Les Animistes sont une grande famille où tout le monde est cousin et prend soin de l’autre. Elle aurait continué à vivre son petit train train si ses habitudes n’avaient pas été bousculées par une décision des doyennes. Les matriarches qui gouvernent Anima. Un mariage diplomatique avec l’Arche appelée Le Pôle va l’engager et elle ne peut pas refuser. A partir de là Ophélie cherche à comprendre pourquoi elle, car elle n’a selon sa propre appréciation rien de spécial. Elle n’est pas jolie, elle n’est pas riche, elle n’est pas influente.

Une fois que l’on a compris comment fonctionnent les différents pouvoirs des animistes on se retrouve emporté à Le Pôle dont l’ambiance est totalement différente. L’esprit de famille à conféré ici aux siens le pouvoir de l’esprit. Cette Arche est composée par différents clans qui intriguent les uns contre les autres pour asseoir leur pouvoir sur les autres.

Le style d’écriture

Parfois quand je lis du fantastique je mets de coté le style d’écriture car il est parfois maladroit, surtout sur des premiers romans. Ici ce n’est nullement le cas. Mlle Dabos écrit très bien. Elle nous emmène progressivement à la découverte de cet univers en prenant son temps mais sans que pour autant on ai envie de plus d’action. En fait une fois que l’on a commencé le roman, on n’arrive plus à le lâcher.

Par son coté addictif, cela m’a rappelé ma première lecture de Harry Potter. Quand vous vous dite je lis jusqu’à 22 heures puis à 23h vous paniquez et vous dites que vous devez au moins finir le chapitre. Et que finalement à regret à minuit vous le posez et vous vous dites tant pis je continuerais demain. Il m’a fallu une semaine pour finir les 2 tomes (1200 pages à peu prêt).

A la fin du Tome 2 certes vous avez envie de lire le Tome 3 mais vous n’êtes pas frustré de devoir attendre, car une page de l’histoire d’Ophélie s’est tournée. Et vu que la date de sortie du tome 4 n’est pas encore annoncée, je ne ferai pas l’erreur de poursuivre ma lecture d’avantage.

A quoi s’attendre?

Beaucoup de fantastique de part l’univers.  Mais également des intrigues de cours dans lesquels Ophélie se retrouve emportée sur Le pôle. Une cohabitation très particulière qui se développe entre elle et son promis Thorn. Une enquête dans le Tome 2 pour retrouver les disparus du Clairdelune. Des personnages secondaires hauts en couleurs, attachants, agaçants, psychopathes, délurés. Il y en a pour tous les goûts. Vous passerez également par toute la palette des émotions et vous en redemanderez encore.

Je dirai sans hésiter que la lecture de ces deux tomes a été celle que j’ai préféré depuis le début de l’année. Je pourrais recommencer de suite à les relire avec autant de plaisir.