
La souris de M Grimaud est paru en 2004 aux éditions Albin Michel Jeunesse. Le texte de Frank Asch nous conte une fable qui va interpeller le jeune lecteur d’un point de vue moral. Il est mis en valeur par les magnifiques illustrations en trois-quart de la double page de Devin Asch.

Les illustrations
Je commence par elles, une fois n’est pas coutume. Car c’est par leurs biais que le jeune lecteur va tout de suite se retrouver plongé dans l’ambiance très chic du restaurant dans lequel se déroule l’histoire de la souris de M Grimaud.
Le choix des couleurs, le dessin précis et soigné, le raffinement des décors et des tenues des personnages, donnent le ton.
Les illustrations viendront par ailleurs aider à la compréhension de la posture de chacun des protagonistes du dialogue principal.
On notera ainsi l’absence de peur dans l’attitude de la souris: on pourra dire qu’elle aura été professionnelle jusqu’au bout. Et le flegme British dans le regard de M. Grimaud.
A plusieurs reprises, elles viennent intensifier le suspens de savoir si oui ou non M Grimaud va finir par la couper en deux. Et en même temps on redoute de la voir baigner dans son sang à la page suivante.
L’histoire
Un bijou d’humour noir qui nous donne envie de fredonner la comptine de la souris verte. Le vocabulaire utilisé est soutenu et soigné, à l’image du lieu.
M Grimaud (le chat de la couverture) a eu une promotion. Il a envie de se faire une petite folie qui change de ses habitudes pour le déjeuner. D’habitude il prend une souris grillée. Aujourd’hui il décide que ce sera une souris crue…servie vivante. (Après tout, c’est un chat et c’est ce que font les chats non? Devrions nous êtres choqués?)
Cette souris très bien élevée ne se débat pas, c’est une professionnelle. Elle engage le dialogue avec son client lui apportant des recommandations quant à sa propre dégustation. Ceci faisant elle l’interrompt néanmoins judicieusement systématiquement au moment où il va la trancher en deux, dans une habile joute verbale du chat et de la souris.
M Grimaud va alors commencer à regretter son choix. Se demandant s’il va finir par être capable de la tuer lui même. C’est qu’il se fait vieux et qu’il n’a plus l’habitude. La souris lui suggère alors fort aimablement de le faire les yeux bandés. Elle va le guider. Vous commencez à voir venir le dénouement de l’histoire?

Sous couvert d’un vernis de politesse extrême, le jeune lecteur aura t-il vu venir la ruse de la souris?
Ceci est ma participation à Chut les enfants lisent, organisé par Devine qui vient bloguer ?