J’ai essayé pour vous…La série Netflix Altered Carbon

 

J’ai essayé pour vous…La série Netflix Altered Carbon

 

Altered Carbon est une série produite par Netflix, adaptation du roman de science fiction Takeshi Kovacs, tome 1: Carbone Modifé de Richard K. Morgan. Je n’ai pas lu le roman, je ne vous ferais donc pas de comparatif entre les deux.

La saison 1 compte 10 épisodes. Même si on a envie d’en voir plus et que certaines questions n’ont pas forcément trouvé de réponses, elle se suffit à elle même. Si jamais la saison 2 n’apparaît pas, vous ne serez pas déçu. Et si elle n’apparaît que dans deux ans, vous ne serez pas frustré d’ici là de ne pas connaître la suite de suite.

L’ambiance

L’intrigue se déroule dans un futur à la Blade Runner où les humains ont trouvé le moyen de sauvegarder leur conscience et de la transférer dans une nouvelle enveloppe autant de fois que nécessaire, atteignant ainsi une forme d’immortalité. Si votre disque de sauvegarde situé à l’arrière de votre nuque est endommagé, plus personne ne pourra par contre rien pour vous.

Les plus puissants sont infiniment riches, et l’écart entre dominants et dominés se creuse de plus en plus, amenant les puissants au rang de quasi divinité capables de se financer des enveloppes parfaites tandis que l’individu lambda se contentera des enveloppes disponibles. Ces enveloppes disponibles sont entre autres celles des condamnés par la justice à des peines d’hibernation. Avec ou sans améliorations cybernétiques.

Sexe, drogue et violence sont quotidiens. Les scènes d’action sont ultra violentes mais d’une grande beauté. Âmes sensibles s’abstenir néanmoins. Réel et virtuel se mêlent. N’est pas toujours le plus humain celui que l’on croit. L’intelligence artificielle qui gère l’hôtel dans lequel résidera le héros est un des personnages secondaires que j’ai trouvé le plus attachant.

L’immersion est immédiate alors même que le background est riche. J’appréhendais de ne rien y comprendre. Ce n’est pas du tout le cas. Le scénario nous guide intelligemment dans l’acquisition des clefs principales de compréhension de cet univers. Les moyens techniques déployés sont dignes des plus grande productions holywoodiennes.

L’intrigue

Takeshi Kovacs, le héros, ressuscite 250 ans après sa mort. Il est incarné avec brio par Joel Kinnaman (Robocop, Suicide Squad). La série alternera entre le présent, et des souvenirs du passé de Takeshi Kovacs du temps où il était membre des Corps Diplomatiques, des soldats surentraînés qui se seraient battus pour sauver l’humanité d’elle même. Aujourd’hui tous éradiqués, ils sont estampillés anciens terroristes.

La résurrection de Takeshi est le caprice d’une des plus grosses fortunes de la planète, Laurens Bancroft. Ce dernier s’est fait assassiner. Il ne fait confiance à personne. Il a perdu tout souvenir des dernières 48 heures. Et il veut le meilleur pour mener l’enquête. En échange, il l’absoudra des charges retenues contre lui et lui laissera une petite fortune pour se refaire.

Ce qui commence comme une enquête policière mènera le héros dans une intrigue plus complexe qu’il n’y paraissait au préalable. Il doit gérer le passé de l’enveloppe du détenu qu’il occupe, qui semble ne pas avoir que des amis. Une flic qui mène une vendetta personnelle contre Bancroft et qui l’a dans son collimateur dès son réveil. Ainsi que ses propres fantômes.

En conclusion

Un très bon moment de science fiction. J’ai apprécié les questions de moralité que soulève cette forme d’immortalité. Une petite fille se retrouve dans le corps d’une vieille car c’était le seul disponible et ses parents n’avaient pas les moyens de s’offrir une enveloppe synthétique. Une jeune fille ramène sa grand mère qui lui manque pour le jour des morts dans l’enveloppe d’un biker rasé et tatoué. Des couples acceptent de satisfaire les pulsions des plus riches en s’entre-tuant pour eux dans des arènes de combats en échange de la promesse d’une nouvelle enveloppe. Les dialogues à ce sujet, le rapport avec la mort qu’entretien désormais l’humanité, sont vraiment très intéressants. Les personnages secondaires, aux confessions différentes, aux âges différents, donnent chacun un point de vue enrichissant sur cette question.

 

 

Si vous aimez la science fiction, à regarder sans hésitation.

 

 

J’ai essayé pour vous…Phobos de Victor Dixen

Phobos de victor dixen

J’ai essayé pour vous…Phobos de Victor Dixen

 

Victor Dixen a été lauréat du grand prix de l’imaginaire en 2010 (Jack Spark) puis en 2014 (Animale). En 2015 il débute une nouvelle série, Phobos, dont le dernier opus est sorti courant 2017.  S’il faut impérativement la classer dans un genre ce serait de la science fiction Young Adults. Les 5 tomes qui constituent cette série sont édités par Robert Laffont ( Collection R ).

  • 1 : Il est trop tard pour regretter
  • 2 : Il est trop tard pour oublier
  • Origines : Avant qu’il ne soit trop tard
  • 3 : Il est trop tard pour renoncer
  • 4 : Il est trop tôt pour respirer

Phobos de victor dixen

L’accroche de départ

Nous sommes dans un futur proche.  Il y a un bon technologique certain par rapport à nos connaissances actuelles. Cependant même si les médias ont plus de possibilités pour rendre le show encore plus waouh, ce sont dans l’ensemble ceux déjà utilisés aujourd’hui. Quand aux problèmes de société, ils sont dans le prolongement de ceux qui ne sont pas traités actuellement. En tout cas à aucun moment il ne me semble qu’une année n’ai été donnée.

Tout commence par le scénario de téléréalité le plus improbable :

Six jeunes filles et six jeunes hommes vont embarquer à bord d’un vaisseau pour un aller simple vers la planète Mars pour y fonder une colonie. 12 nations sont représentées faisant du programme un show planétaire. Pendant la durée du voyage, chaque groupe vit séparément. Tout est retransmis en direct 24h/24 sur la chaîne Génésis. Cerise sur la gâteau, ces jeunes gens vont se rencontrer au cours de speed-dating de 6 min.

Chaque prétendant établira avant la fin du voyage sa liste de cœur, c’est à dire classera ceux du genre opposé dans l’ordre de ses préférences. Les listes sont croisées constituants ainsi six couples qui sont mariés en direct dans la foulée. Comme toute émission de téléréalité qui se respecte les téléspectateurs peuvent appeler pour soutenir leurs prétendants préférés, ce qui permettra à chacun de disposer d’une valeur de trousseau qui lui permettra d’acheter du matériel disponible sur la colonie. Bienvenu dans le monde merveilleux de Génésis.

Et ensuite ?

Bon vous vous doutez bien que les 5 tomes ne tournent pas autour de ça. Les prétendants jouent le jeu pendant le premier tome, puis ça part en sucette sinon ce ne serait pas intéressant. Ce n’est que l’accroche de départ. Je ne regarde pas les téléréalités, ce n’est certainement pas pour en lire une.

Mais je ne vous en dirai pas plus XD

Il n’est pas difficile d’identifier que l’héroïne de la série sera la rouquine Leonor, elle apparaît sur quatre des cinq couvertures

Les détails dans la narration qui m’ont bien plu

L’intrigue se déroule selon des points de vue croisés : celui des téléspectateurs, celui des prétendants, celui des coulisses de la chaîne. Puis d’autres viendront je ne vous parle que de ceux du premier tome pour ne pas spoiler. Une juxtaposition de scénettes qui apporte un aspect encore plus immersif dans l’univers des médias. Chacune débute par le point de vue vis à vis d’une caméra, la localisation géographique de la scène et l’heure :

  • HORS-CHAMP – Route de cap canaveral, dimanche 2 juillet, 19h45
  • CHAMP  – D +7H28 min (1ere semaine)
  • CONTRECHAMP – salle de contrôle, base de cap canaveral, Dimanche 2 juillet, 21h15
  • CHAINE GENESIS – Lundi 3 Juillet 11h00

Au fur et à mesure que l’on avance dans les tomes, d’autres médias viennent se rajouter.

Dans le tome 1 on ne découvre la vie sur le vaisseau que de l’angle des 6 prétendantes. L’histoire personnelle qui les a amené à candidaté à un truc aussi fou est décrite au fur et à mesure.

Le tome Origine vient rétablir notre connaissance des 6 prétendants en ne décrivant non pas comment s’est passé la vie de leur coté du voyage spatial, mais comment s’est passé pour eux la période de candidature puis sélection pour faire partir des 6 à embarquer, ainsi que la période d’entrainement à Cap canaveral qui a précédé le voyage. Nouveau clin d’oeuil aux médias, le contenu du Tome Origine fait partie des reportages diffusés en crypté sur la chaîne Génésis, uniquement disponible en clair pour les abonnés. Le tome 3 y fait ainsi des références régulières. Par commodité il faut les lire dans leur ordre de parution, c’est à dire en lisant Origine entre le tome 2 et 3.

En conclusion

Une série  qui se lit très vite même si chaque tome fait environ 400 pages. 600 pour le dernier. Je dirai une petite semaine chacun. Le style d’écriture est fluide, contemporain, sans prise de tête. C’est plutôt addictif.

Des sujets plus sérieux sont évoqués comme la dangerosité des médias utilisés à de mauvaises intentions, les systèmes abusifs de surveillance qui viennent flirter avec les principes de liberté, les migrants climatiques. Tout cela arrive progressivement et n’est vraiment mis en avant de façon plus marquée que dans le dernier tome. Une mise en garde à tous les addicts des réseaux sociaux qui prennent pour argent comptant toute information lue ou vue, sans vérifier la crédibilité de la source. Attention, cela vous pend au nez, le plus grand show de la planète n’est qu’un leurre pour mieux vous lobotomiser et vous contrôler.

La fin me fait espérer que l’auteur rebondira sur un nouvelle série plus orientée science-fantasy que science-fiction, à l’image de la saga de Pern de Anne Mac Caffrey, qui se passerait sur Mars quelque chose comme 1 000 ans après.